Franc succès pour le débat sur la laïcité, organisé par le Conseil Municipal, le 10 décembre 2022.
Cent dix-sept ans après le vote de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, la laïcité est bien malmenée de nos jours. La richesse des différences de la France d’aujourd’hui est-elle un frein à une définition consensuelle de ce concept ? Autour de la question : « Comment faire vivre la laïcité dans la pratique ou la non pratique religieuse ? » sept conférenciers, de divers courants de pensée et de diverses confessions ont débattu devant un auditoire nombreux et attentif, en présence du sénateur Laurent Burgoa et des conseillers départementaux Valérie Meunier et Philippe Ribot.
Autour de la table: Nicolas Charles, pasteur de l’église réformée, Christophe Aberlenc pour l’association des familles laïques du Gard (Alès-Cévennes), Alain Rivron pour la libre pensée, Alain Bensakoun pour la communauté juive, Toe Abel, représentant l’église catholique, Karrad Sahnoune, aumônier musulman de l’hôpital et ancien imam, et Wilfrid Rebollo, pour les Francs-Maçons.
- Les principes élémentaires de la laïcité
- Pourquoi des crispations au sujet d’une loi d’apaisement ?
- Comment mettre en pratique la laïcité ?
Si notre devise nationale est bien « Liberté, Egalité, Fraternité« , tout républicain entendra le mot « laïcité » comme corollaire indissociable des trois mots gravés aux façades de nos mairies. Liberté de conscience, liberté de culte, séparation des institutions et des organisations religieuses, égalité de tous et de chacun devant la loi.
Les grands principes discutés depuis Jules Ferry ont été abordés par les participants au débat, en convergence sur la notion de respect autant que sur la notion de tolérance. Car la laïcité est un principe politique et juridique. Ce n’est pas une opinion mais, justement, la liberté d’avoir des opinions. Trop souvent présentée comme un sujet clivant, la réflexion autour de la laïcité fait apparaître la nécessité d’un bouclier juridique qui nous protège tous, pour tendre vers un meilleur « vivre ensemble« . C’est un principe universel de pacification sociale et d’émancipation de tous les citoyens. L’universalité de la loi est un rempart contre les replis identitaires délétères. Si la fraternité est un objectif, la laïcité est un moyen d’y parvenir. Le chantier est vaste, et chacun peut y prendre part. L’éducation est une des clés pour éviter le communautarisme et le repli sur soi.
En marge de la discussion, une exposition d’affiches présentées par Christophe Aberlenc retraçait l’histoire de la loi depuis Jules Ferry. Puis le maire a invité l’assistance à se réunir autour de l’arbre de la laïcité, nouvellement planté et symboliquement orné des Papillons de la République, travail des classes de Gilles Roumieux en réaction à la disparition tragique de Samuel Paty. Le dépôt d’une plaque commémorative tricolore, fabriquée par les élèves du Lycée Technique Public et Laïque, Jean Baptiste Dumas d’Alès venait clore ce moment fort de symboles.
Autour du verre de l’amitié traditionnellement offert, l’on pouvait entendre nombre de participants se féliciter de l’organisation de telles rencontres, au plus proche des citoyens.