En rase campagne, un chemin de muletiers enjambe une voie ferrée au dessus du pont du Raboutié.
Comme on le ferait pour une personne chère, les Esplanins l’ont gentiment nommé « La Passerelle » en guise de petit nom familier.
Ici tout le monde connaît et aime bien cette vieille dame au charmes d’antan.
L’ouvrage d’art emblématique des Plans a été construit aux alentours de 1880 par la compagnie ferroviaire Alais-Rhône-Méditerranée (ARM) lors de la création de la ligne reliant le port de l’Ardoise.
La révolution industrielle bat son plein. Les élus veulent désenclaver le Bassin Alésien et favoriser son développement économique. Minerais et combustibles cévenols seront acheminés par voie fluviale partout en France et dans le monde entier dès le 31 juillet 1882.
Mais houille et asphalte perdront peu à peu de leur attrait…
L’ARM qui ne gère que cette voie sera rachetée par la puissante PLM neuf ans après, pour la fermer en 1937 et la démanteler dès 1955. Quelques vestiges subsistent en pleine nature, tandis que la végétation reprend peu à peu ses droits.
Cet espace paisible et d’une rare beauté serait le contexte idéal pour un théâtre de verdure, une aire de détente et un parcours de santé.
La municipalité est volontaire mais les moyens locaux sont modestes.
A l’heure de la mutualisation intercommunale, la Passerelle pourrait voir un avenir culturel et sportif à l’Est de l’Agglo…